1. |
Sisyphus
04:32
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Tu m'ouvris les bras comme celle
Qui m'offrit le ticket pour Terre
Moi boudiné vermicelle
Dans un bol de soupe placentaire
La rue à l'unique réverbère
Au bout criez pour les risettes
Premier de cordée, pas volontaire
Aux crèmes de beauté pour midinettes
Bon gré, mal gré, j'aime le souffle
Glissé en moi, rocher
Qu'à remonter tu t'essouffles
Sisyphus in vitae
J'te vois nous mettre main dans la main
Comme une copine entremetteuse
Qui pouffe et rougit des câlins
Et nous fait croire, ouh la menteuse !
Qu'on est unique et pas vulgaire
Quand nous galvaudons "je t'aime"
Qui justifie une ou deux glaires
Quand on dit poétiquement qu'on sème
Tu nous fait donner le souffle
A des poussières de rocher
En fiers baiseurs tu te camoufles
Sisyphus in vitae
Nous mesdames, belles coloquintes
Et nous messieurs donnant l'étreinte
C'est notre petit cœur point oisif
Qui fut, vous l'admîtes, décisif
J'te vois m'astiquer l'ego
Caresser l'auto-satisfecit
A m'dire "je n'suis pas un gogo"
Table aux sourires où tu m'invites
Une somme de jours en jeu de briques
Dont je cherche la combinaison
Les assemblant jusqu'à l'attique
Où n'sont pas les réponses aux questions
Si je roule à bout de souffle
Au pied de la pente, moi, rocher
Tes mains chaudes me remmitouflent
Sisyphus in vitae
Mais soudain je n'te ressens plus
Tu m'laisses dans le noir, mauvaise mère
A tâtons dans l'inconnu
Y'aurait bien qu'une petite lumière…
Et tu m'ouvres les bras comme celle
Qui m'offre le ticket pour Terre
Moi, boudiné vermicelle
Dans un bol de soupe placentaire
Au sein de 3+3 conifères
Où seul je voudrais finir poussière
Tu resterais ma reine, mon calife
A moi, l'ermite des six ifs
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2. |
Retour des sirènes
02:57
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Lance à la main, grecs demi-dieux
Pin pon pin hauts sur leur échelle
Décroche-minets soldats du feu
Des parfaits gendres en modèle
Ma mère vaut pas moins qu'la leur, j'en ai soupé des honneurs
A ceux qui m'empêchent d'escroquer c'te fumier d'assureur
Bon pied bon œil pour fourguer les calendriers
Mais j'aime ni l'temps qui passe ni les casernes dans la cuisine de ma mémé
En rang pour la lutte des classes
Un Komintern pour CM2
Marteaux à l'instruction des masses
Cloche de rentrée des morveux
Enseignants par dépit, comme Dracula s'font porter pâles
Enseignants trop cuits au grill d'l'éducation nationale
Normal de pondre une ribambelle sans ambition
Quand on met tant d'entrain à faire des cours sur le manque de vocation
Pour que le torchecul passe
Les sirènes n'en veulent pas qu'à Ulysse
Y'a pas qu'sur celles des veneurs
Qu'il faut tirer la chasse
Musiciens têtes de chiens
Fausse note to be cool ou mélancolique
Ecorchés sauf des deux mains
Pour patauger dans la colique
Y' a pas qu' Shopi et Bénabar en poubelle de bistro
Aux franges en rideau d'lupanar pour plaire aux gens mûrs intellos
Vendent leur avis dont personne veut en se tapant des bovidés
Inconnus, connus, connasses pour vivre heureux vivent cachets
Je suis atteint d'une forme de sardouserie latente
Car à chercher des poux j'ai la démarche lente
Mais je me vangoghiserai plutôt que d'entendre encore
Le royaume des sirènes qui tinte de tout ses cors
Sonnette d'entrée des docteurs Knock
Serment d'hypocrite en servitude
Pour hypocondriaquer les vioques
N'ont pas besoin de dix ans d'études
Une cure mensuelle ma chère car vous avez bobo derrière
Une trithérapie pour soigner les gaz de vos viscères
Mais c'est indécent de toucher à médecin
Sûr de prendre une claque par ceux qui ont peur de se porter bien
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3. |
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Imaginons qu'on nous mette
A dîner avec un squelette
Nous inviter à prendre un ver
Est bien la seule chose qu'il puisse faire
Nul besoin de traduction
D'un dico de compassion
Pour ouïr de cette histoire de tandem
La version du chrysanthème
Pour lui pas de messe en latin
Quand on toussotte à la Toussaint
Sous perfusion dans un vase
Pour honorer une boîte de gaz
N'a pas contresigné bourgeon
Son contrat d'immolation
A notre égard on saisit donc sans problème
L'aversion du chrysanthème
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4. |
Les petites fleurs
05:55
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Il était une fois... j'emmenais mes pieds sur les sentiers battus
Qui avaient donc beaucoup souffert foulés par des pieds qui puent
Quand soudain j'entends une voix qui me parfume les naseaux
Lançant à mon nez hagard une plainte dure comme un noyau
"Comment donner un joli fruit ? Changer en ayant la mue gaie ?"
Me dit une fleur de cerisier toute prête à se suicider
Elle dit :
"Je suis du syndicat du droit des fleurs oppressées par le doigt de l'homme
Regardez un peu ces missives que je reçois chaque jour par tonnes
Que faire de tout ce mal-être?
Ecoutez de ce matin les dernières lettres :"
Dans le parterre où nous sommes nées c'est l'heure du vaporisateur
Le bras armé du jardinier nous bassine d'engrais de terreur
Nous pousse au cul à la potasse et encore d'autres kicks in the ass
Celle qui n' pousse pas droit, au couperet du sécateur passe
Il nous dépote, gaze et expérimente
D'une eugénique colère pour les couleurs qui lui chantent
Puisse-t-il stopper de nous triturer le pistil, juste pour le style
Et quand il échoue arrêter de nous traiter de sales pétales
Passées à la tondeuse pour rentrer dans le rang
Contrôle de naissance des bourgeons qui nous glace les sangs
Laissant les sentiments sans mentir à peau de fleur
Quand arrivent sur une bossa les sabots de ce voyeur
Certaines d'entre nous n'ont pas le droit de cité
Surtout pas celui de grandir dans les allées
Allez donc ! une de plus qui rejoint la prochaine gerbe
Pour les cages à lapins, destination de la mauvaise herbe
Etonnant le matin quand nous ouvrons l'opercule
Etonnant comme la joie dans ses yeux circule
Ne sachant voir dans nos larmes en rosée
Que nous lui rendons la beauté qu'il n'a su nous donner
La pensée vaut qu'on l'effleure
Et que l'on arrête sur l'heure
Le génocide des petites fleurs
Il arrive parfois qu'il tombe en amour
Se plante devant une belle plante et la tiédeur de ses atours
Lui alors si proche de nous, lui comme nous que la tige agite
Il lui sifflote Sidney Bechet en torturant une marguerite
Au nom de la prose il arrivera à l'effeuiller
Elle aussi qui sa fleur, du mal, aura à garder
Cette guerre de position n'est autre qu'une vraie gageure
L'amour est un combat et il n'y a pas vingt culs pour vingt cœurs
Le "oui" blanc meringué plane par-dessus nos têtes
Car pour demander sa main une fois de plus c'est nous que son bras guette
Il semble qu'il faille pour la tenter jusqu'au temps T
Nous inscrire sur la déjà longue liste des étêtées
Pour tromper son odeur en tartines de leurres pressées
Mais la valeur n'attend pas le nombre des azalées
Paul n' Isa en bulbe dans la serre, premiers pucerons
Le chou puis la rose de force à la maternelle action
Il a mis, solitaires, dans ce verre en forme de salon
Lui-même tuteur et une sœur coupée de ses horizons
Narcisse gardant pour lui seul le miroir de ce teint diaphane
Ne savait-il que sans sa sève dans ce mouroir elle fane ?
On coupe le cou aux coucous
On serre la quille aux jonquilles
On met des avoines aux pivoines
On professe aux tournesols
Divin envol pas pour les lys
On enchaîne les églantines
On dit « Bon Dieu » aux iris
Tu quoque myosotis
On file le bourdon aux mourons
On flingue l’aïeul du glaïeul
Kein weiß mehr pour les edelweiss
On offense les mufliers
On met à l’amende la lavande
On carnage les perce-neige
« C’n’est rien Pierre » dit l’anémone
On glisse out les glycines
On éteint les nénuphars
On pose ses pas sur les pâquerettes
On colle des beignes aux bégonias
Le mors pour les centaurées
On appuie sur les boutons d’or
On fait la cène aux cyclamens
On sonne l’hallali aux lilas
La pension des Mimosas
On cause des ennuis aux soucis
On fait que s’use la gentiane
On dit « magne-toi » au magnolia
Gros dodo sur rhododendrons
On Nounours et Pimprenelle
On recule sur les renoncules
On donne des bleus aux bleuets
Ulysse parti, tant pis Circé
On coupe la chique aux colchiques
On mange les Phèdre des pissenlits
Le doigt dans l’œil aux œillets
On prit le vert de la primevère
On Danièle Evenou la pervenche
Je m’sens bien, pourquoi pavot ?
On donne pas la main aux humains
On chauffe le thé au jasmin
On met des mandales aux dahlias
De la tension aux hortensias
On vomit les gerberas
Quê-quête pour la monnaie du Pape
On prend le col au colza
On est content campanule
On violente les violettes
On esquinte les hyacinthes
On se repose sur les lauriers
La coqueluche aux coquelicots
On arrache la lippe des tulipes
Bardadam aux camélias
On les « assa » mais qu'a pu' « cine »
On dit « gros Bouddha » au lotus
Pas d’hanami pour l’ammi
Que c’est triste on met l’ancolie
On fait blocus face aux crocus
Hypocrite ce pétunia
On sauvageonne les orchidées
On coffre-fort l’azurite
Pas de biscuit pour l’hibiscus
On agite les sagittaires
Pas de « je t’aime » aux chrysanthèmes
Tous les ch’mins n’mènent pas aux arums
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5. |
1234123412341
02:28
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Toutes les chansons commencent par 1,2,3,4
Puis se concluent gentiment après 2, 3 quatrains
Toutes les chansons commencent par 1,2,3,4
Et celle-ci suit la mesure d'après 2, 3 catins
Monsieur le député qui sort de sa suite
Aurait donc l'habitude de vivre comme un ascète
En état d'ire contre hétaïres, les carottes sont cuites
Fini les prospérités du vice qui font recette
Or si c'est bien le porte-parole qui fait le tapin
C'est son gouvernement qui le vêt d'un habit neuf
De même du maqu' à dames pour filles et gars debout au coin
On demande moins souvent la cage pour la poule que pour son œuf
Monsieur le député est certain de penser d'eux
Et d'elles qu'ils sont brigands car nos enfants ils obscurcissent
Il confond putatif et fille de joie chev'lue pour deux
Un monde sans eux est réel comme un plat de lentilles sans saucisse
Mais Monsieur le député s'est foulé la narcisse
Rêvant poste hérité pour la morale qu'il nous octroie
Voyant gloire à Faure chez Lachaise est devenu rouge cassis
Depuis quête conne essence à nos yeux que la caméra troua
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6. |
Les filles de la nuit
03:37
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Vous les filles de la nuit
Que faites-vous dans ces rues
Dans ces hôtels maudits
Sur ces lits défendus
Vous les filles sans nom
Qu'attendez-vous le soir
A la lueur des néons
Sans doute un peu d'espoir
Vos visages sont si tristes
Vos corps sont si beaux
La vie n'est qu'un supplice
La vie n'est qu'un fardeau
Chaque fois que l'amour
Piétine votre corps
Votre âme crie au secours
Votre coeur pleure
Vous les filles de la nuit
Que faites-vous dans ces rues
Parfois on vous maudit
On vous crache dessus
Vous les filles perdues
Pour quelqu' argent seulement
Vous prêtez votre cul
A ce monde ignorant
Des milliers de baisers
S'acharnent sur votre corps
Souvent trop fatigué
Et qui se meurt encore
Puis on vous caresse
On vous cajole un peu
Un regard de tristesse
Enveloppe vos yeux
Vous ces dames les putains
Que faites-vous dans ces rues
Du soir au matin
Vous vengez les cocus
Alors d'un geste lourd
Vous ramassez le fruit
Le fruit de ces amours
Tristes amours d'une nuit
Vous ces dames de l'ombre
Que faites-vous à minuit
Dans ces p'tites rues trop sombres
Dans ces hôtels maudits
Vous ces dames qu'on oublie
Qu'attendez-vous ce soir
L'obscurité trahit vos rêves illusoires
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7. |
A la mémoire
06:09
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A la mémoire d’anciens guerriers
Au nom de leurs nombreuses médailles
Qu’ils aient été ou non bouchers
Lors des dernières grandes ripailles
A la mémoire de ceux perdus
De ceux qui restent tant bien que mal
On leur adresse un p’tit salut
Puis on s’arrose les amygdales
A la mémoire des pourquoi
Qui ont bâti toutes ces statues
Des dates que l’on oublie déjà
Une fois tourné le coin de la rue
A notre mémoire, notre fierté
Celle qui a dit en jurant
Que jamais sa flamme ne s’éteindrait
A notre mémoire, notre fierté
Celle-là même qui a juré
Sur les cendres des flammes d’avant
A la mémoire de nos voisins
A qui nous sonnons l’Angélus
Mais sans le mot, mais sans la main
Qu’y gagnerait-on en sus ?
A la mémoire de ces gens loin
Tous plus ou moins anonymes
Ils tombent on ne sait plus très bien
Dans un gouffre ou dans un abîme
A la mémoire de leurs discordes
Dont on dit qu’elles sont bien puériles
De douce suffisance on les borde
Aux manières d’un père trop viril
A notre mémoire, un jour viendra
Pourvu qu’il nous vienne assez tôt
Ce jour béni où l’on pourra
Rejoindre nos aînés au poteau
Que le passé de nouveau pérore
Puisqu’on le laisse parader
Que tel ou tel dieu que chacun implore
Soit un snobinard ennuagé
Qui laissera dans ce jeu de pétanque
La Terre devenir un cochonnet
Entre nos mains auxquelles il manque
D’avoir une partie à rejouer
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8. |
31
05:18
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Mon nombril est le vestige
Du point d'interrogation
Posé sur mon beuge de poupon
Et gommé à coups de biges
Archéologue mais pas cuistre
J'époussette mon galure
Pour mettre aux trouvailles de l'allure
Et les noter sur le registre
Oh oui ! les appliquées maths !
De mes fouilles un autre site
J'ai compris que chiffrer m'excite
A tout dire je suis pro-stats
Je suis prêt et de loin
Sous ma cuculle j'avance en verstes
Décembre, mon Titi, voici ton Sylvestre
Je suis sur mon 31
Mon pays je t'attends
Depuis le 30ème dessous
Amène dessous d'bras et deux sous
Dans tes poches en venant
Pour fabriquer l'ascenseur
Où nous monterons tous
Des sièges tu ôteras les housses
Pour tous nos postérieurs
Mon pays je t'entends
Vanter le labeur pour la soupe
Et puis peigner ta houppe
A l'abri du vent
Demande aux jardiniers d'ouvrir la grille des jardins
Offre-moi donc un verre
Et n'aie plus peur pour tes filles
C'est avec mes guenilles
Que mon pays je suis sur mon 31
Mon cœur je t'attends
Je t'ai ouvert l'aorte
Vois comment je t'exhorte
A t'y planter tes dents
Avec un pied de biche
Je fais sauter ton verrou
Sans même savoir vers où
Mène ta viande à gribiche
Mon cœur je t'entends
Passant, faire les cent pas
Parfois me chanter du papa
Que j'écoute questionnant
Attila reprends tes Huns
Qu'as-tu bâti là sur mes plaines ?
Mais reste, j'aime ton cheval, son haleine
Mon cœur, je suis sur mon 31
Ma mort je t'attends
Ta tente est plantée
Dans mon âme reposée
Latente, quand tu le sens
Ramène ton duvet
Et une petite chandelle
Que même coupés du ciel
On puisse jouer aux osselets
Ma mort je t'entends
Etre un comptable sûr
Lister sur la facture
Mes achats de vivants
Les yeux dans les mains
Que je gante ma galante
Pour ton service après-vente
Ma mort je suis sur mon 31
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9. |
Du quai laquais...
02:06
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|||
Du quai laquais qui demande l'aumône pour le repos de son âme,
ou quand le quai quête
S'arrachent la peau
De leurs doigts sangsues
Baignent dans mes flaques d'eau
Sans craindre d'être vus
Promesses de retour
Sur mon dos donnés
Eh, Johnny va-t-en guerre
M'aurais-tu oublié ?
Partent en sourire
Vers leur grande bouffée d'air
L'iode fait réussir
A digérer l'amer
De leur front dégarni
N' reviennent que leurs gamins
La grange a moisi
Plus personne pour faire le foin
Elle ôte de mon échine
Les quelques grammes du poids
De son ombre de Chine
Qui cherche maman, papa
T'ai servi de marche
Et la nuit t'a gobée
En féroce matriarche
Anita où sont tes pieds ?
Allez d'accord OK
Chef siffle encore et stoppe
Ce toqué hoquet de quai
Qui vomit, interlope,
A chaque secousse
Un de mes souvenirs
Moi qui tête sur ma mousse
Vais pour longtemps dormir
Le futur employé
Qui prendra ma relève
Tout neuf, frais diplômé
Autodafera mes archives
Et quand il aura fini
Son job de piédestal
On lui dira lui aussi
De beurrer son penthotal
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10. |
Laveur de carreaux
04:25
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Chez M'sieur l'abbé c'est pas pareil
Faut travailler religieusement
Chez lui ça manque un peu de soleil
Ca sent la cire et les gants blancs
Tous les saints sont en porcelaine
Sertis d'or et de satin
Moi je suis mal payé mais quelle veine
Le tronc du pauvre est toujours plein
Chez l'avocat c'est pas pareil
Y a du drôle de mobilier
Il a fait sa place au soleil
A force de le supprimer
C'est pas que je sois pour la justice
C'est pas qu' j'aime bien la société
Mais du moins s'il y a d' l'injustice
J'aimerais parfois en profiter
Chez M'sieur Christian c'est pas pareil
C'est un artiste de talent
Qui aime bien croquer des bouts d' soleil
qui aime bien croquer des p'tits enfants
Y a du taffetas autour des lustres
C'est bizarre mais c'est envoûtant
Puis avec moi c'est pas un rustre
Il me fait participer souvent.
Tandis que chez moi tout est pareil
Quand on est laveur de carreaux
On ne fait sa place au soleil
Que l'été quand le ciel est beau
Derrière mes vitres je m'installe
braquant mon regard sur l'infini
J'voudrais décrocher une étoile
Pour la faire luire toute une nuit.
|
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11. |
||||
Ouverture en Do Majeur
(Où vertu ? En doigt majeur)
Est-ce possible sensibles peaux de s'entre-trouer le dos ?
Des flèches dans la cible, la peau
L’appeau siffle une rime, je marque l’arrêt...
Le trait se dessine vers la cime, vers quoi ? Ma gueule ? Touché !
Sont-ils ou suis-je de trop ? La clameur jaillit du troupeau
Je ne suis qu’un oiseau, seul, avec un trou dans la peau
|
||||
12. |
L'homme serin
05:14
|
|||
Je suis l'homme serin que l'on n'met pas en cage
Ni fils du Mâlin, ni bâtard d'un mage
Rien qu'à mon âge l'inutile reste mon quotidien
Poupouner plumage, pas tous les matins
Fi d'un vil ramage, Renard ou Ysengrain
D'eux d'aucun, je ne porte le visage
Collaborer au décalage
Et coucher avec St Glinglin
Sans même chercher à l'essaimage
Pour ça serai-je tondu demain ?
Ma capillosité de paume vaut bien
Je vous l'avoue un vernissage
Un psaume à lui tout seul ce crin
Qui mérite une statue en hommage
Dès potron-minet le turbin
Poltron-moineau quant à l'appât du grain
Mon nid est trop doux sarcophage
Pour m'envoler vers mon gavage
Finiront-ils par être sage ?
Qui paie le blé des piafs de passage ?
Indignation à brûle-pourpoint
Des obsédés du gagne-pain
On n'surine pas l'homme serin
Ni n'le seringue au gaz sarin
En plumard, peinard, il flotte sur un monde
Qui, sûr, ne s'ra pas sur ses reins
La télé-pythie m'envisage
Comme une nouille dans le potage
Or j'n'ai cure d'aucun courrier divin
Vois Mercure mon sourire chafouin
Les mots drosophiles pur purin
M'aident au transit de l'intestin
Il ne laisse pas mon œsophage
Les pommes d'Adam y faire barrage
Au frais au-dessus du gratin
Le monde est une tarte au fromage
Qui cuit-cuit thermostat baratin
En four sans auto-nettoyage
J'picore les poux idéaux-phages
Qui grattent la tête et rendent chagrin
Aux gosses pour qu'ils défassent leurs bagages
Vendent l'os de seiche à pleines mains
Un p'tit persiflage, quelquefois du vin
J'sifflote en dépannage, moralistes à jeun
Du fer gardez loin mon fut', z'êtes au repassage
Quelques "bornes-années", p'têt' moins, jusqu'au grand virage
D'ici vieux, gamins, suivez cet adage
"Bile au garage, aimez-vous comme des lapins"
|
||||
13. |
Goéland
07:02
|
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Insistants commensaux étaient les horodateurs
Pressants, jamais un seul ne me rendait la même heure
Alors auprès duquel prendre un ticket ?
Me demandais-je en cherchant ma monnaie
"Tout est en pièces" j'ironisais à propos
A celles grises de ma maison je tournais même le dos
Dans cinq secondes je serai goéland
Pour voir la merde d'en-haut plutôt que du dedans
Le sujet à présent se futurera au passé
Les boulevards des allongés sont pleins d'imparfaits
Aucune omelette en poêle sur le feu jamais ne se recommence
Non comme disent les baveux pour la rime avec "seconde chance"
Un chou qui suinte dans sa marmite
Mon cœur en garde royal dans sa guérite
Dans quatre secondes je serai goéland
Pour voir la merde d'en-haut plutôt que du dedans
La plaine vide de sol sous moi
Est celle des yeux d'un chat siamois
Aux pupilles dilatées qui sont les portes
Pour tirer le loquet derrière soi au nez des amours mortes
Faire des années sombres des embruns
Voilà comment il faut se donner un nouveau teint
Dans trois secondes je serai goéland
Verrai la merde d'en-haut plutôt que du dedans
Pour enflammer le ciel il faut descendre à terre
J'emmène mes doggy-bags dans mon coffre arrière
Remplis de mes tant pis comme pollution
Trions pour les futures générations
Pas de honte à ce que ça nous soulage
Moi le premier ça me reposera le vent du large
Dans deux secondes je serai goéland
Verrai la merde d'en-haut plutôt que du dedans
Cette fille à serpolette, cette paysanne
Me fait le suranné coup de la panne
Pour me fucker sur la banquette
Sur mon chemin, dans sa charrette
Bien sûr salin et non salaud
Ce que j'ai pu vous jeter à la figure de guano
Dans une seconde je serai goéland
Pour voir la merde d'en-haut plutôt que du dedans
J'embrasse de mes ailes de géant
Ce bout de caillou, je rends les gants
De mes plumes je plane tout de go, mais lent
Pour voir la mer d'en-haut, élégant
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||||
14. |
62 secondes sans M.2o
01:03
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15. |
||||
Tout juste débarqué
Nouvel habitant de la ville
Tout déjà incrusté
Je suis décidé
De poignées de main
En coups de téléphone choisis je sors
Et je me fais des amis
De la boîte de nuit au club de sport
Dansons, jouons, en rond
Cotillons, ballons, nous aimons
Dansons, jouons, en rond
Nous aimons bien berner les...
L'illusion est totale
Mes doigts deviennent des tentacules
Et m'élèvent sans mal
La cité s'évanouit tant je l'accule
Tous s'agenouillent
Quand j'leur paie un coup chez Lulu
Je charge encore une douille
Bientôt je serai leur nouvel élu
Dansez, jouez pour moi
Chantez et fêtez moi
Ecoutez, élisez-moi
Tout ça… pour moi
Mais après quelques années
Quelques leçons d'histoire apprises
Et quelques détails négligés
J'ai un peu relâché mon emprise
Croix de Lorraine, bouton rosé
J'n'ai pas bien suivi la brise
Mon foie confit stigmatisé
Court et court en Cour d'Assises
Pour des affaires de jeunesse
De mauvaise passe dans les bas-fonds
Je regrette ma chère vieillesse
D'avoir emprunté vos fonds
Mais vous savez qu'on a besoin
Pour construire à Ibiza
De toute l'aide de son prochain
J'pensais que vous aviez compris ça
Vous êtes bien injustes
Mes très chers administrés
D'envoyer médailles au buste
Ces décatis séniles pour me juger
Maintenant ils sont chez moi
Mon fauteuil est menacé
Je vois des grilles et des parois
Ils en veulent à ma liberté
Mais... j'ai l'immunité !
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